Monseigneur,

Votre venue a été préparée par un relais de prière dans tout le diocèse d’Avignon et par un profond acte de foi.

Après celui de Rodez, (Représenté et accueilli par l’oriflamme du Rouergue), le diocèse qui devient le vôtre, s’inscrit dans les limites du département de Vaucluse, avec la particularité de l’Enclave. Il est dans sa morphologie et sa situation, un lieu de passages et de contacts. Il y a bien sûr l’image de marque : Le palais des Papes et la Métropole ; Le Ventoux, réserve sans prix d’une faune et d’une flore rares. La Fontaine de Vaucluse qui a donné son nom à une particularité géologique. ….Mais surtout des hommes et des femmes qui vivent en ce cadre réputé. Vous recevez la charge d’un beau et bon diocèse.
 
Une Histoire exceptionnelle l’a façonné. Rome lui a donné la structure de ses cités si rapprochées et la parure de ses vestiges ; L’antiquité tardive verra l’apparition du christianisme et l’affermissement de la foi avec le fameux concile d’Orange, cité à Vatican II ; La période médiévale ou Avignon et le Comtat seront mêlés à la grande histoire de l’Eglise ; la période moderne avec les diocèses comtadins qui étaient des modèles d’application de la réforme tridentine …. L’époque qui suivra la Révolution amènera un fort élan missionnaire avec la volonté de conserver une identité particulière, notamment dans la langue provençale et la culture qu’elle enrichit. 

Le diocèse a un trésor unique : Le groupe impressionnant des saints et saintes qui ont vécu de Jésus et le bien de leurs frères, sur cette terre qu’ils ont fécondé, jusqu’au don du sang pour certains. Saint Agricol d’Avignon ; Saint Eutrope et saint Florent d’Orange ; saint Castor et saint Etienne d’Apt ; Saint Quenin de Vaison ; Saint Siffrein de Carpentras ; saint Véran de Cavaillon. Que dire de La grâce inouïe des Martyrs d’Orange, religieuses, prêtres et laïcs et tant d’autres…

Le département reste encore très rural avec un maraichage important. La vigne et le vin, y sont essentiels et participent à sa réputation mondiale. Je ne citerai aucun cru pour ne pas susciter de rouges ou blanches colères ! Mais attention ! Bien qu’il soit très attirant, le Vaucluse est le 7^e département le plus pauvre de France, et 20 % de la population y vit en dessous du seuil de la pauvreté. L’Eglise d’Avignon qui a une belle histoire d’accueil et de charité, est aussi en souci pour ces marges et ces périphéries d’aujourd’hui.

Réparti en 178 paroisses et 8 doyennés, le peuple chrétien avec ses prêtres, les religieux, religieuses, communautés anciennes ou nouvelles, ses mouvements, ses services, a

• Le désir d’avoir en vous un pasteur qui rencontre, écoute et encourage. Les échos qui nous viennent de Rodez, sont de bonne augure.
   
• Le besoin de relations humaines directes, remplies de confiance et de bienveillance.
   
• La nécessité de sentir dans son pasteur, le Christ humble et fort, dans un respect et une obéissance première au terrain humain. 

Tout ceci nous appelle a redémarrer ensemble pour mieux connaitre la foi, la vivre vraiment dans une Eglise paisible et crédible, chercher ensemble les moyens à employer pour la transmettre. Les vocations jailliront à nouveau de là.

Qui parle du diocèse parle de culture. Le festival d’Avignon, (mais pas que….), les Chorégies d’Orange, les manifestations des plus humbles de nos villages, font de ce département un haut lieu de culture. L’Eglise s’y engage résolument, notamment dans la valorisation du patrimoine, sa présentation et son sens, les diverses rencontres humaines qui y sont proposées.

Juste avant de quitter Rodez, vous avez invité les diocésains à « Vivre une année de l’Esprit ». Qui invoque l’Esprit doit se préparer à l’humilité. Cela nous renvoie au synode diocésain d’Avignon de 1990, duquel est sorti, outre une plus grande participation du peuple chrétien tout entier à la vie de son Eglise, à une formation décentralisée. Une sorte de « Théophile » avant la lettre, si je peux me permettre !
Avec tout cela, votre devise prend un sens particulier : Pour vous et pour la multitude. La présence des hautes autorités civiles celles des représentants des autres religions en ce jour de votre installation, est un signe de cette volonté de concourir au bien commun de tous les vauclusiens. 
Dans notre diocèse de grand brassage, la langue des ancêtres est toujours une richesse : 

Voudrié dire lou gramaci de nosto gleiso d’Avignoun . Que s’enausse enjusqu’à Dieu per vous, Mounsegne Fonlupt. Dirieu ancaro que nosto fé, nost’ esparanço et nosto preguiero freirenalo a l’autar dou san sacrifice, nous baiaran l’enavan per pourta au mounde la nouvelo sempre novo de l’amour de Dieu per touti et chascun. Per touti et per la moulounado !

Je voudrais exprimer le merci de notre Église d’Avignon. Qu’il s’élève jusqu’à Dieu pour vous,
M^gr Fonlupt. Je dirais encore que notre foi, notre espérance et notre prière fraternelle à l’autel du saint Sacrifice, nous donneront l’élan pour porter au monde l’annonce toujours nouvelle de l’amour de Dieu. Pour vous et pour la multitude !